lundi 4 mai 2009

Moqattam


Des affrontements ont opposé, dimanche 3 mai au Caire, des éleveurs de porcs à des policiers venus prendre leurs animaux pour les faire abattre. Cette élimination du cheptel porcin a été décidée par les autorités égyptiennes pour lutter contre la propagation du virus de la grippe porcine.

Il fallait s’y attendre dans un pays musulman comme l’Egypte, dirigé depuis 25 ans par les mêmes personnes, soutenues par l’armée, par les pouvoirs occidentaux bailleurs de fonds et qui pour cela, se donnent une façade pseudo-démocratique de principe mais sont toujours promptes à raboter d'une main de fer les "extrémités" trop visibles de la société égyptienne, homosexuels d'un côté, fondamentalistes de l'autre. La grippe porcine, châtiment facile à interpréter d'après le coran, arrive à point pour désigner la communauté chrétienne. De plus, bannir le porc est sans doute un moyen rêvé de tenir à distance l'opposition fondamentaliste.

Il ne fait pas bon être dans la minorité copte en Egypte. Minorité (10%) qui a longtemps tenu les rênes du pays mais qui est de plus en plus maltraitée. La classe moyenne n’existant pour ainsi dire plus dans ce pays, les chrétiens n’occupent plus vraiment leur rang de jadis. Une intifada d’inspiration chrétienne pourrait-elle avoir lieu ? Toujours est-il que trois à quatre cents résidents de la colline du Moqattam habité majoritairement par des chiffonniers chrétiens coptes, ont accueilli par des jets de pierres et de bouteilles des policiers dépêchés sur les lieux à la mi-journée. Quelques centaines de policiers des forces anti-émeutes ont alors répliqué en lançant des gaz lacrymogènes et en tirant des balles en caoutchouc contre les manifestants, pour la plupart des jeunes gens.

A suivre…

1 commentaire:

  1. Post scriptum.

    Il est vrai que les foyers de fièvre porcine mexicains sont aussi des zones où règnent le plus grand dénuement, où vivent sans contrôle des milliers et des milliers de cochons à l'état semi-sauvage. Mais au contraire des faubourgs du Caire, il s'agit de zones humides tropicales, où mouches à fièvre et cadavres abandonnés sans équarrissage se mêlent et cotoient souvent l'homme. A cause de la proximité physiologique, ce dernier est parfois contaminé. Il en meurt à l'occasion mais le virus n'avait pas muté jusque là en virus contagieux pour l'homme jusqu'à ces dernières semaines. Quoi qu'il en soit, le climat du Caire est bien plus sain et aucun cas de fièvre porcine n'a encore été signalé dans cette région...

    RépondreSupprimer