mercredi 29 juillet 2009

Marketing




Je lis dans la presse : « Portée par le renouvellement régulier des produits proposés et une météo clémente, la consommation de glaces en France a résisté à la crise et même progressé au premier semestre. »

Il ya dans cette information journaleuse, qui mixte en une phrase le phénomène constaté (l'augmentation de la consommation de glace) et son explication (météo clémente et "nouveauté"), toute la vérité et toute la fausseté de notre société.

On peut déjà être agacé par cette presse qui s'empresse de me donner l'explication des phénomènes qu'elle rapporte. J'aime Le Monde parce que ses journalistes font encore la différence entre le fait et la proposition d'explication qu'ils en donnent.

Mais là en l'occurrence, l'explication donnée au phénomène est fausse. Désespérément fausse.

Oui effectivement la chaleur de Juillet m’a encouragé à consommer des glaces.
Je pense par exemple à un excellent cornet Caramel au Beurre Salé, au sortir d’un concert Mozart à la Sainte Chapelle, sous le ciel étoilé, évidemment chez Berthillon dans l'Ile Saint Louis.
La météo clémente pousse à la consommation de glaces, comme la froidure de l’hiver pousse à la consommation de chocolat chaud de chez Angelina.
Oui l’homme a besoin d’adapter son mode de vie à son environnement : vêture adapté à la froidure ou à la chaleur, alimentation rafraichissante ou calorique selon la météo. L’homme de Neandertal déjà devait expérimenter cette vérité.


Mais Non, le « renouvellement régulier des produits proposés » n’est pas de nature à me faire consommer plus.
Non, non et non !
Le brave journaleux a repris sans réfléchir l’affirmation péremptoire d’un brave marketeux de chez Unilever ou de chez Thiriet, qui justifie à chaque occasion qu’on lui donne sa propre existence : Moi homme du Marketing, je crois, et je veux vous faire croire que la nouveauté que je crée est une raison suffisante pour vous de consommer.


Je pense vraiment que ce sera un des impacts positifs de cette crise violente qui nous frappe : Nous allons arrêter de nous leurrer collectivement sur l’utilité de certains travaux effectués dans notre société : Les marketeux qui justifient leur existence par la nouveauté récurrente de produits ridicules, ne servent à rien, pas plus les banquiers fous qui justifient leur existence par la complexité qu’ils inventent et qui finit par leur échapper.

Ils valent encore moins que Sisyphe, dûment punis, qui au moins ne cherchait pas à convaincre ses semblables que monter et descendre son rocher puis recommencer, avait un sens.

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