samedi 23 mai 2015

Siècle XXI

     Parfois, je ne peux m'empêcher de penser que croire en Dieu, c'est un peu comme croire au Père Noël. On voudrait de toutes ses forces croire qu'il existe. On lui donne toutes les chances. On lui accorde tous les dons d'ubiquité de la Terre. Mais au fond, si l'homme est à son image, un Dieu personnifié aurait-il le temps de s'occuper de chacun de nous, de peser le Bien et le Mal du tréfonds de chaque âme ? Quand on demande à un enfant comment s'y prend le père Noël pour avoir le temps de passer dans toutes les cheminées de toutes les maisons du monde pendant la seule nuit de Noël, il donne deux possibilités : il aurait de très nombreux associés qui feraient le travail à sa place ou bien il aurait le pouvoir d'arrêter le temps.
     Le temps existerait-il ? St Augustin en doutait déjà mais l'Eglise ne pose plus la question depuis Thomas d'Aquin : le temps n'existe pas pour Dieu. Voilà l'insigne explication. Mais ne serait-ce pas la version de l'adulte pour ce qu'il acceptait à l'évidence dans son enfance ? Arrêter ou nier le temps ne procède-t-il pas du même raisonnement, de la même dialectique ?

 Palmyre, la perle de l'Antiquité en péril 
dans cette 15ème année de l'an XXI

     En attendant, le temps passe : nous voici à l'aube du 3ème millénaire. Bethléem en a accouché dans la douleur. Et nous, pauvres séculiers, il nous faut prendre le train en marche, subir ou inventer les préoccupations du temps : argent, consommation, guerre, mondialisation, liberté ou permissivité. Placé devant la question du temps, notre monde semble en changer les termes. Il appelle Dieu une somme d'éléments naturels et fonde sa morale sur des concepts spirituels comme les droits de l'homme qu'il présente comme sacrés. Sacrés par qui ? Le siècle qui naît sera-t-il aussi délibérément matérialiste ?
Albi, le 20 janvier 2001
Lire aussi : Palmyre, la Rome antique orientale

 

2 commentaires:

  1. Cette juxtaposition mérite une petite explication. J'avais écrit ce texte il y a 15 ans. Je redoutais à ce moment-là une sécularisation trop prononcée du monde occidental, mais ce qui arrive est bien pire, non ? Quelle grande transcendance nécessité de détruire le bien commun de l'humanité ? Qu'y a t-il de spirituel à détruire un joyau pareil de l'Antiquité ? C'est pourtant bien ce qui va arriver à ce théâtre antique, ces colonnades, ces frises rendues au sable du désert, et qui ont vu la première grande civilisation de l'humanité.

    RépondreSupprimer
  2. Ca n'excuse en rien, et ca n'explique rien.
    Mais le fait est que notre société a eu ce genre de pratique depuis toujours : Depuis le "brûle ce que tu as adoré" de Saint Remi, jusqu'à l'iconoclastie et tous les "auto da fe".

    RépondreSupprimer