lundi 22 juin 2015

Décoller

On disait autrefois d'un vieillard prêt à mourir "il a décollé". Je ne l'avais pas revu depuis longtemps, mais là "il a décollé". Décoller dans cette acception signifiait, commencer son voyage vers le ciel, s'élever au dessus de ce monde pour aller dans l'au-delà. Se trouver dans cette passerelle immanente et extraordinaire entre deux mondes réconciliés, celui des vivants et celui des morts. On ne croyait pas si bien dire...
décoller \de.kɔ.le\ transitif 1er groupe
  1. Séparer, détacher une chose qui était collée.
    • Lebrac fut décollé de la vase et fit un grand pas vers la rive, quand la ficelle cassa net et il se mit à enfoncer de nouveau […]. (Louis Pergaud, Un sauvetage, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Décoller du papier peint. - Décoller une estampe. - La pluie décolle les châssis.
  2. (Figuré) (Billard) Éloigner, détacher la bille, en jouant, de la bande contre laquelle elle était.
  3. (Par analogie) (Aviation) Quitter le sol pour un aéronef, ou occasionnellement pour d’autres véhicules.
    • Après une minutieuse préparation, tant de la machine que du passager, à 4 heures du matin, je décolle dans les ténèbres, emmenant un solide gaillard Serbe, ex-chef célèbres de comitadjis. (Jacques Mortane, Missions spéciales, 1933, p.223)
  4. (Vieilli) (de col « cou ») Faire mourir en tranchant le cou, décapiter.
    • On ne décollait autrefois en France que les gentilshommes.
    • Tout le mardi se passa dans la plus grande détresse, effrayé et angoissé que j'étais à l'idée de déshonorer mon père en me faisant décoller sur un échafaud public pour avoir profané une sépulture, mes deux pauvres compagnons, n'ayant pas l'heur d'être gentilshommes, étant pendus haut en l'air au gibet [...]. (Robert Merle, En nos vertes années, XI., 1979)
  5. (Intransitif) (Familier) Partir.
    • Il ne décolle pas d’ici. - On ne peut le faire décoller de sa chaise.
    • Bon, assez traîné, maintenant on décolle d’ici.
    • Il a décollé, il était même pas 4h.

1 commentaire:

  1. "En nos vertes années" ...
    Pierre de Siorac, avec Robert d'Artois, des "rois maudits" c'est toute notre jeunesse ...

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