mardi 29 mai 2018

Dermatotique

Lire ce bon article sur l'ordinateur qui analyse des images dermatologiques.





C'est étonnant de voir comment l'ordinateur, par la "simple" analyse d'image, réussit le double pari :
- Détecter plus de cas de mélanomes que les dermatologues humains.
- Produire moins de faux positifs, c'est à dire de boutons bénins considérés comme malins à tort.

Là est le vrai progrès de la science informatique, avec toutes les déclinaisons équivalentes dans les autres pathologies.

Mais en même temps, il faut que la société regarde les choses en face : 

1- Le métier de dermatologue est largement dévalué, si il est privé de sa fonction diagnostique, et réduit à la partie opératoire (ablation des naevus choisis par l'ordinateur). Surtout que bientôt sortira l'ordinateur qui opère mieux que le chirurgien le plus habile.

2-Quelques dizaines d'informaticien ont rendu caduque la formation de dizaines de milliers de dermatologues à travers le monde. Et bientôt de centaines de milliers d'autres spécialistes de par le monde. L'informatique est destructrice de travail humain.








samedi 26 mai 2018

Piqure

Pourquoi faut-il que les articles qui traitent de vaccination, d'épidémie, de don du sang, et de santé de manière générale, s'illustrent toujours par une photo montrant une aiguille, une perfusion, une seringue, un cathéter ?  


C'est vraiment du sadisme …






jeudi 24 mai 2018

Autoroute de lave

Les images du volcan en éruption à Hawaii sont impressionnantes :












mardi 22 mai 2018

ParcourSup

J'ai regardé le code informatique de ParcourSup (publié en Open Source par le Ministère de l'Education).

C'est mal écrit, et très difficilement maintenable.

Il n'y a d'abord pas de commentaires autres que formels (Le titre de la procédure en haut), qui indiquent la finalité de la procédure en question.
On sait depuis longtemps maintenant qu'il faut documenter le "quoi ?" : "On fait quoi dans cette procédure ?".
Sachant qu'il est inutile de documenter le "Comment on le fait", même si ce minimum là n'est pas fait ici.


Ensuite, ParcourSup utilise le langage SQL, autrement dit un langage syntaxique qui permet d'écrire des "phrases" de code en pseudo-langage clair, et donc auto-descriptif :
"In Table Propositions, Select all Type_Formation where Date_Soumission <= Date_Exigée"

Pourquoi alors avoir recours à des variables non explicites comme "gti_cod" qui ré-obscurent (intentionnellement ?) le discours : 



Exemple de procedure SQL
tirée du code ParcourSup


C'est quoi a.gti_cod par rapport à a.gta_cod ?
On appelle ca un "degré d'obfuscation gratuit" : Il faut connaître la Table d'Equivalence des noms de variables pour comprendre leur utilisation. 

N'aurait-il pas été préférable de nommer :
- la table "a" plutôt "Propositions"

- les variables "gti_cod" et "gta_cod" plutôt "Type_Formation" et "Type_Parcours" (ou quel que soit leur sens réel).

En plus, noter le snobisme du "cod", habitude américaine, plutôt que "code", qui sonne trop français.












lundi 21 mai 2018

Rehab

Je suis à chaque fois bluffé par le courage de John Oliver à traiter les sujets difficiles. Je ne crois pas qu'on a ce genre d'émissions en France :



"Rehab"










jeudi 17 mai 2018

La fête à Macron

Beaucoup se sont offusqués de la formulation prétendument fautive "la fête à Macron", affirmant qu'il fallait dire pour s'exprimer correctement "la fête de Macron".

Pourtant je tombe récemment sur cette citation de Philippe de Beaumanoir, un juriste du 13ème siècle, qui dit :


"li maris est sire de ses biens et des biens à se fame".

L'ancien français ne saurait mentir.
Dont acte !






Tu arrives à lire ce texte ?
C'est qu'on a un mode de communciation assez discret.








mercredi 16 mai 2018

Ca chauffe

Je suis perturbé par toutes ces précautions oratoires prises par les climatologues quand ils parlent du réchauffement climatique, comme ici.

Méthodologiquement, le réchauffement depuis 1850 est de 1 degré. Seulement 1 degré pourrait-on dire ...

De manière certaine, ce réchauffement est dû à la présence augmentée de gaz à effet de serre. Gaz carbonique et méthane.

De manière certaine cette augmentation des gaz à effet de serre est le résultat de la combustion dans l'atmosphère de combustibles fossiles (pétroles, charbon, gaz).
Autrement dit de l'activité humaine.

Certes, de manière certaine, la terre a déjà connu des réchauffements beaucoup plus importants. Probablement jusqu'à 10 degrés. Les gaz à effet de serre libérés dans l'atmosphère provenant alors du volcanisme.

Certes, de manière certaine la Terre, en tant qu'astre, a survécu à ces énormes variations du passé.

Mais l'espèce humaine sur la Terre, elle, n'y survivra pas.
Même pas besoin d'aller danser sur le bord du volcan.


dimanche 13 mai 2018

Certaines choses ne changent pas

J'ai reçu ce mail, mais je pensais sincèrement que les truands avaient un peu amélioré leurs techniques  avec les années :




Si ca se trouve, ils n'ont pas besoin de progresser, peut-être que ce genre de piège marche aussi bien qu'il y a 20 ans ...  




samedi 12 mai 2018

Velib : Les stations électrifiées

Sur le site Velib, on avait bien sûr la carte des stations.

Récemment est apparue sur le site, la liste des stations électrifiées.

Je me suis rendu immédiatement auprès des stations électrifiées de mon quartier.
P
our me rendre compte, hélas, qu'on n'en décroche pas plus un Velib. 

Rien ne distingue en apparence une station électrifiée d'une station non électrifiée : Pas de lumière, pas d'écran, pas de vélo.
Toutes deux sont tout autant mortes.

J'attends donc maintenant avec impatience la liste des stations électrifiées et allumées.



La mamie insouciante

J'ai assisté récemment, au jardin des Ternes, à une scène dont le potentiel comique le dispute au potentiel d'horreur.

Un papa jouait au football avec son gamin sur l'allée de belles demeures ceinturées de grandes grilles, qui conduit à la pelouse des Ternes.


Le règlement des parcs et jardins de la Ville de Paris, dûment affiché sur le panneau que l'on voit ici à gauche de l'édicule, interdit explicitement les jeux de ballon, sans indiquer néanmoins les raisons de cette frustration des libertés individuelles. 

A un moment, le papa, ardent défenseur de sa liberté individuelle sans doute, trouva amusant de shooter violemment dans le ballon pour faire courir le gamin.

Ce qui fit fuser la balle à toute vitesse au ras du chignon d'une frêle mamie appuyée sur sa canne, qui passait là.


La mamie s'arrêta, tapota vaguement son chignon dérangé par une bourrasque soudaine, et continua son chemin clopin-clopant dans le parc paisible.

A 50 centimètres près, on avait une nonagénaire qui s'explosait la tête sur la grille en fonte, et un double col du fémur à l'atterrissage.

Le papa restait là, les bras ballants. Sidéré. Livide.
 






AI aïe aïe

Une vidéo impressionnante de Google :


Cette vidéo pose plein de questions :

D'abord la distinction entre humain et machine dans le dialogue. Cette distinction est-elle obligatoire, nécessaire ou inutile, maintenant qu'elle devient techniquement accessoire.

Mais surtout, on voit bien que dans le discours, l'humain est rapidement le maillon faible. Il serait tellement plus efficace qu'une IA parle directement avec une autre IA. Et sans d'ailleurs transiter par la medium de la parole, vieille survivance humaine obsolète.

Et du dialogue humain obsolète à l'humain obsolète, il n'y a qu'un pas, ou qu'un mot ...

La vie d'un enfant

J'ai peut-être sauvé la vie d'un petit garçon.

Personne ne le saura jamais, mais j'aime à croire que l'Eternel m'en sera un peu reconnaissant, à l'heure des comptes.


Je passais sur un trottoir parisien, débordant de tables de restaurants en ces premiers jours de beau temps.

Soudainement, un gamin de 3 ans décide de toute la vitesse de ses petites jambes, de fuir ses parents attablés, de couper le trottoir devant moi, et de se glisser entre 2 voitures en stationnement, pour sans doute traverser la chaussée ensuite.

Je ne fis que me baisser pour l'attraper par le col, et la mère qui hurla soudainement "La voiture !" ne joua aucun rôle dans ce geste réflexe.

L'enfant, levant la tête, me regardait, tout content de sa blague.
Jusqu'au moment où il vit ses parents blêmes.

Je continuai ma route.




vendredi 11 mai 2018

El Camino détricoté

Je reprends ici un article intéressant du Point :

« Les secrets de Compostelle » ? Ou les mythes ? Voire les mensonges ? En tout cas, les constructions. Les Secrets de Compostelle, l'ouvrage de Philippe Martin, universitaire à Lyon-2, accumule tranquillement, sans polémique, les faits qui détricotent la belle cathédrale de songes de Compostelle.


Saint Jacques est-il venu marcher en Espagne ?



Ô pèlerins, si vous croyez mettre vos pas dans ceux de saint Jacques, il va falloir réviser vos certitudes. On a beau lire les premières vies, les premiers actes relatifs à cet apôtre du Christ, il n'a jamais mis le moindre pied en Espagne. Contrairement à ce qu'affirmera, au XIIe siècle, une des « bibles » de Saint-Jacques de Compostelle, le Codex Calixtinus, le Christ ne lui avait pas confié l'Espagne à évangéliser. Bref, en deçà des Pyrénées, on n'a jamais vu ledit Jacques, qui serait allé plutôt vers l'Est, au-delà de la Turquie. Mais s'il n'y a pas été de son vivant, peut-être pourrait-il avoir été transporté après sa mort, sous forme de reliques. Là non plus, Philippe Martin ne laisse guère d'espoir au lecteur-marcheur.


Ses reliques se trouvent-elles à Compostelle ?



Tout commence vers 820 avec un ermite qui aurait suivi une étoile, à la manière des Rois mages. Accompagné d'un évêque du coin, il tombe sur la sépulture de trois personnes décapitées aussitôt identifiées comme saint Jacques et deux de ses disciples. Le roi des Asturies décide illico la construction sur ce corps, en un lieu baptisé campus stellae (le champ d'étoiles), qui devient Compostelle. Un document, qu'on prête faussement à un pape, authentifie les reliques au IXe siècle, puis l'évêque du Puy-en-Velay vient en pèlerinage. La machine est en marche et s'emballe bientôt, relayée par la toute-puissante abbaye de Cluny. Mais au XIe siècle, lorsque les moines de Saint-Jacques de Liège demandent leur part d'ossements, on ouvre les reliquaires qui sont... vides. Qu'importe ! La tête de saint Jacques arrive bientôt de Jérusalem et un clerc poitevin, Aimery Picaud, qui va rédiger le Guide du pèlerin, affirme sans barguigner : « Il est certain que son corps est fixé là, à jamais immuable. » La messe est dite. Cependant, il y a de la contestation dans l'air. La France affirme que ces reliques, c'est elle qui les possède à Toulouse, depuis Charlemagne. À Compostelle, on commence à trembler et on interdit aux visiteurs les plus illustres le moindre coup d'œil sur les prétendues reliques. Même le roi d'Espagne, en 1572, essuie un refus. Lorsqu'il revient à la charge en 1601 et obtient l'ouverture, catastrophe : il n'y a rien. On trouve illico une explication. Les reliques ont été mises à l'abri en 1585 lors de la guerre avec l'Angleterre. Mais où ? On a oublié. Les siècles passent. Le pèlerinage s'étiole et Compostelle est déserte, supplantée par La Corogne, nouvelle grande cité commerciale de la Galice. Qu'à cela ne tienne, on effectue en 1879 de nouvelles fouilles qui, ô soulagement, débouchent sur de nouvelles reliques, aussitôt authentifiées. En plus, le pape confirme... Alors.


Pourquoi tant d'amour ?



Pourquoi saint Jacques en Espagne ? On n'apprendra à personne que la péninsule ibérique a été envahie par les musulmans. Les Maures. Seule la partie nord-ouest de l'Espagne résiste à l'envahisseur, dans les montagnes cantabriques et dans les Asturies. Mais pour mobiliser les énergies chrétiennes, quoi de mieux qu'un saint ? C'est un saint qu'il leur faut. Un apôtre ferait encore mieux l'affaire. Le choix se porte sur Jacques, surnommé par les Évangiles « le fils du tonnerre », qui devient le « Matamore ». Certains écrits fantaisistes lui attribuant l'Espagne pour terre d'évangélisation, va pour saint Jacques. Comme le rappelle justement Philippe Martin, la France ne s'est pas construite autrement en s'appuyant sur saint Denis ni Venise, en rapatriant les reliques de saint Marc depuis Alexandrie.


Le revival du chemin



Si le pèlerinage a fait florès entre l'an 1000 et le XVe siècle – il se pratiquait très largement en bateau, les routes maritimes étant plus sûres que les voies terrestres –, il est peu à peu tombé dans l'oubli. Mais dans les années 60, le pouvoir franquiste qui s'ouvre à l'étranger songe qu'à la Costa del Sol, on pourrait raisonnablement ajouter le Camino francès (chemin français), déclaré « ensemble historico-artistique » en 1962. Le ministère du Tourisme remet en valeur une centaine d'édifices éparpillés sur le tracé que l'on redécouvre en s'appuyant sur le Guide du pèlerin du Poitevin Picaud. On dégage quatre itinéraires principaux en France, depuis Tours, Arles, Vézelay et le Puy, qui chacun passaient par des lieux contenant des reliques, respectivement, saint Martin, saint Gilles, saint Léonard et sainte Foy. Des études ont montré que ces parcours étaient des suggestions faites par le roi de Castille à des seigneurs aquitains en 1135. Dans les années 60, un curé espagnol de Cerebros se passionne aussi pour le Camino, rédige une thèse et le débroussaille en dessinant des flèches jaunes bien connues aujourd'hui des pèlerins. La Société française des amis de Saint-Jacques a été fondée dès 1950, mais il faut attendre la démocratisation de l'Espagne et le classement de Compostelle au patrimoine de l'Unesco en 1985 pour voir le chemin devenir à nouveau tendance. La ville reçoit à deux reprises la visite de Jean-Paul II et, en 1987, le Camino est classé premier itinéraire culturel européen, avant d'être inscrit à son tour au patrimoine de l'Unesco pour sa partie espagnole. Il est utilisé comme trait d'union d'une certaine Europe, chaque pays nouvellement membre se voyant attribué un début de parcours.... Concrétisation de ce que Michel Foucault appelait une hétérotopie, la localisation d'une utopie.


Mais comme le poète Antonio Machado l'écrivait : « Toi qui marches, le chemin, c'est les traces de tes pas et rien de plus. Toi qui marches, il n'y a pas de chemin, le chemin se fait en marchant, en marchant, on fait le chemin. » Amen !


Philippe Martin. Les Secrets de Saint-Jacques de Compostelle. Éditions la Librairie Vuibert. 300 p. 20 euros.

dimanche 6 mai 2018

Lettre à Monsieur Jorge Azevedo

Lettre ouverte à Monsieur Jorge Azevedo,
PDG de Smovengo,
gestionnaire de Velib Métropole.


Cher Monsieur,

Je tenais d'abord à saluer le courage avec lequel vous affrontez la presse, au sujet de cette débacle Velib.
Je dois reconnaître que vous faites bonne figure, d'autant que vos actionnaires restent fort discrets, et vous laissent bien seul pour faire face à cette tempête médiatique, qui vous frappe de plein fouet.



Jorge Azevedo,
seul au milieu de son hanger à Velib inutilisables
(car électriques) 

Depuis que j'ai découvert votre visage dans la presse, il me semble d'ailleurs que vous vous êtes fait de nombreux cheveux blancs.

Je me permets toutefois vraiment de vous faire grief de la légèreté avec laquelle vous avez abordé ce sujet Velib pour le compte de la ville de Paris.

Si vous êtes le professionnel des projets industriels que je crois :

1- Vous saviez que Decaux, que vous avez remplacé, ne se précipiterait pas pour vous libérer l'espace des stations. Et en tenir compte dans votre planning fin 2017. L'annonce ubuesque de la bascule de 400 stations au 1er Janvier 2018 minuit, ferait clouer au pilori n'importe quel manager de SSII de 3ème rang.


2 - Vous saviez que le design de vos vélos mécaniques aurait du être travaillé en amont : Vos vélos mécaniques rechargent leur batterie interne par dynamo. Mais ils nécessitent quand même que la station soit électrifiée, sinon on ne peut pas les raccrocher ou les décrocher applicativement, pour avoir une chance de pédaler et de faire tourner la dynamo.

3- Vous saviez que l'on n'ouvre pas 1200 contrats industriels de fourniture d'électricité en autant de points répartis dans la Ville sans un luxe de précautions. Ce ne fut donc pas une surprise pour vous qu'Enedis soit un peu exigeant sur la qualité de la prise de terre en protection de vos bornettes.
En plus, j'aime à croire que vos contacts techniques à la Ville de Paris vous ont expliqué que faire une bonne prise de terre sur un trottoir parisien saturé de tuyaux en tous genres, ce n'est pas aisé.


4- Vous saviez qu'un logiciel informatique se teste de manière séquencée. Qu'on y introduit des nouvelles fonctionnalités seulement par versions successives, et pas d'un bloc. Je suis prêt à parier que la version 1 des pictogrammes sur l'écran des vélos n'a été soumise à aucun utilisateur pilote avant déploiement.

5- Vous saviez qu'une simple batterie dans une borne ne pouvait suffire à faire paraître la borne vivante, quand celle-ci est morte faute d'être même branchée.
Même quand cette batterie est remplacée toutes les 24 heures. Remplacement qui serait en tout état de cause un cauchemar logistique pour vos équipes.


La situation est claire maintenant pour vous :
Vous devez obtenir des moyens auprès de vos actionnaires pour corriger les problèmes graves et identifiés. Je suis sûr que vous êtes aussi bon politicien que professionnel des projets industriels.

Vous êtes responsable de l'image de la Ville de Paris devant les millions de touristes qui ont débarqué, et voudraient profiter du printemps de l'été de l'automne à Paris en faisant un tour en Velib.



Cloud privé

Le marketing technologique, ca peut aisément virer au ridicule.

Je vois à la Fnac qu'ils ont "inventé" le concept de "Cloud privé".

Ils en sont très fiers de ce "Cloud privé", et ils en demandent un prix à la hauteur de cette fierté.

Cloud privé, ca s'appelait avant "disque dur externe".



samedi 5 mai 2018

La malédiction de la finance

Courageux cet article du Monde, sur la malédiction de la finance :


Et si, dans leur sillage, ces « maîtres de l’univers » n’apportaient qu’inflation immobilière, détournement des « talents » vers une activité non productive et inégalités sociales ?

On notera la remarque incidente : "La finance, activité non productive".

C'est un fait d'arithmétique financière, la finance est un poste de coût pour une entreprise, qui bouffe dans la valeur ajoutée, mais qui n'en produit pas.  

C'est évident qu'un financier, motivé au seul bonus, considèrera que la Terre doit cracher ses ressources naturelles tant qu'il y a un Euro marginal de profit à faire.




vendredi 4 mai 2018

Syndrome de l'Imposteur

Quand je travaille sur un ouvrage à la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, j'ai si souvent le sentiment d'être un imposteur.

Déjà parce que le livre que j'ai choisi, bien qu'écrit en français, est compliqué à comprendre, mais comme je l'ai trouvé sur une étagère qui ploie sous les gros ouvrages en anglais, allemand, italien ou grec ancien que je ne peux pas lire, alors je m'accroche.

Mais aussi parce que ce livre, souvent écrit par un Chartiste des temps passés, ne prend même pas la peine de traduire les citations latines ou grecques dont il est truffé. Latin et grec étant de simples prérequis, depuis longtemps acquis par les usagers légitimes de la bibliothèque.

Parfois un précédent lecteur a mis un point d'exclamation, tout réjouit par la beauté de l'idée exprimée, dans la marge en face d'un passage qui l'a interpelé. A chaque fois alors, je me fais la remarque, qu'à cet endroit précis, j'aurais plutôt mis un point d'interrogation, ou toute autre marque de désespoir impuissant.

Et les choses s'aggravent encore quand je pose cette question qui me taraude à un professeur. Car alors sa réponse (un peu désabusée) est en général une nouvelle référence, d'un livre dont je n'ai jamais entendu parler, voire même d'une bibliographie complète.

J'avais déjà eu ce sentiment d'imposture lors de mes premières études, il y a longtemps. Ce sentiment bizarre qui fait constater combien les autres sont si évidemment à leur place, eux. Ils doivent voir comme le nez au milieu du visage, que je ne suis pas des leurs.






jeudi 3 mai 2018

On rase gratis

Je suis d'accord avec ce brulôt, que l'on peut lire aussi à la source :  Il faut raser les Ecoles de Commerce.

Les véritables significations de l'acronyme MBA y sont savoureuses :
“Mediocre But Arrogant”, “Management by Accident”, “More Bad Advice”, “Master Bullshit Artist”


L'idéologie du capitalisme y a été érigée en science :
"Within the business school, capitalism is assumed to be the end of history, an economic model that has trumped all the others, and is now taught as science, rather than ideology."

Tous ceux qui ont usé leur fonds de culotte sur leurs bancs, reconnaitront ce passage :
"For the most part, business schools all assume a similar form. The architecture is generic modern – glass, panel, brick. Outside, there’s some expensive signage offering an inoffensive logo, probably in blue, probably with a square on it.
The door opens, automatically.
Inside, there’s a female receptionist dressed office-smart. Some abstract art hangs on the walls, and perhaps a banner or two with some hopeful assertions: “We mean business.” “Teaching and Research for Impact.”
A big screen will hang somewhere over the lobby, running a Bloomberg news ticker and advertising visiting speakers and talks about preparing your CV.
Shiny marketing leaflets sit in dispensing racks, with images of a diverse tableau of open-faced students on the cover."


mercredi 2 mai 2018

Dieu jaloux ?

  Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo relance la polémique à propos du nouvel antisémitisme et lance une tribune :

"Nous demandons que les versets du Coran appelant au meurtre et au châtiment des juifs, des chrétiens et des incroyants soient frappés d’obsolescence par les autorités théologiques, comme le furent les incohérences de la Bible et l’antisémite catholique aboli par Vatican II, afin qu’aucun croyant ne puisse s’appuyer sur un texte sacré pour commettre un crime".

  Emanant de l'ancien directeur de charlie Hebdo, il y a peu de chances que la requête aboutisse. En effet, je ne suis pas sûr que la démarche soit si pacifiste qu'il y parait. Vouloir réformer le Coran est de toute façon vain car il y aura toujours des personnes pour revendiquer d'utiliser la version 1.0 de ce texte sacré. Je me rappelle bien les difficultés que nous avions eu en Egypte pour passer un peu de la théorie de l'évolution dans nos manuels scientifiques. L'un nos assistants, copte, nous disant comme prémisse :

- Tu es d'accord que Dieu nous a créés parfaits à la base ?

  Puis de continuer par :

- Donc pourquoi faudrait-il qu'il y ait eu ensuite une évolution pour arriver jusqu'à l'homme moderne ?

Si le texte est vraiment un texte révélé, comment pourrait-il être changé ?... Les gens de foi sont souvent très alalettristes malheureusement.
  Ce qu'il faut c'est surtout préconiser d'utiliser des versions bien traduites. Plus jeune, j'avais commencé à lire la très belle édition française de Jacques Berque (cf lien ci-dessous). J'étais gêné par l'aspect ésotérique du texte (certaines sourates commençant par exemples par les trois lettres mystérieuses A, L, R qui sont des signes divins, revendiquées comme inaccessibles au simple mortel, par définition. J'avais apprécié le caractère poétique et les conseils de vie du texte. Je me souviens d'y avoir vu des références aux gens du livre (les chrétiens) mais pas d'y avoir vu des appels au crime. Par exemple, dans la première sourate, celle de la vache (sacrifice offert par Moïse), on y lit, entre autres exhortations :

"Ceux qui croient, ceux qui suivent le Judaïsme, les Chrétiens, Les Mandéens, quiconque croit en Dieu et au Jour Dernier, effectue l’œuvre salutaire, ceux-là trouveront leur salaire auprès de leur Seigneur. Il n'est pour eux de crainte à nourrir, et ils n'éprouveront nul regret."


De l’islamophobie au climat de guerre civile
Les Versets Visés ?
Le Noble Coran par J. Berque



mardi 1 mai 2018

Léa victime

Léa, 25 ans, dit :

Parce que je suis une “femme, jeune, surdiplômée”, on ne m’a pas embauchée.


Le Monde Campus
23/04/2018 
Je me suis interrogé à la lecture de cet article du Monde.

Finalement, je ne crois pas à la validité des 2 premières raisons : Femme et Jeune.

Léo, 40 ans, dans la même situation, aurait un problème autrement plus aigu.

Je ne crois qu'à la 3ème : Surdiplômée.
Mais sans doute de manière différente de Léa.
Surdiplomée signifie ici sous-nécessaire.

Léa est une victime de la société qui "forme" des jeunes pendant des années à des sujets qui devraient rester du domaine du hobby personnel : Histoire et culture, et dans une moindre mesure "sciences politiques".

Notre société n'a plus les moyens d'acheter des services de facilitation, qui ne font finalement que de taper dans la valeur ajoutée.

Et en un sens, c'est tant mieux.