mercredi 25 décembre 2013

Alain Fournier


Souvent, une fois revenu rive gauche, je monte par la rue Saint Jacques.
Dans le flot indifférent de la ville moderne, je pense à ces 20 siècles de parisii qui ont avant moi vécu sur ce cardo de la ville.
Déjà dans le faubourg, se trouve un petit immeuble propret. C’est là qu’a vécu Alain Fournier. Je le vois assis sur le bord du Chemin de Compostelle, lorsqu’il écrivit le Grand Meaulnes pour moi.

Ce puissant flot d’images déjà suffirait à nourrir mon imaginaire, mais je me rappelle de plus chaque fois, et avec la même intensité, qu’Alain Fournier est tombé dans la Meuse, dès les premiers jours de la guerre de 14, dans le bois au-dessus de Saint-Remy-la-Calonne.

Et de rage je tends le poing contre cette guerre, qui a fauché Augustin Meaulnes et mille et mille de nos grands oncles, sans leur laisser épouser Mademoiselle de Galais, et sans leur laisser le temps d'écrire une autre histoire de France.