dimanche 26 octobre 2014

Right or Wrong, my Country

J'ai toujours aimé cette phrase qui caractérise si bien l'attitude des Anglais vis à vis du reste du Monde*.

J'aimais l'ambivalence assumée de ma terre qui reste ma terre même quand elle a tort.
Pour un peu, je dirais que j'aime ma terre dans le tort plus que dans la raison, car la France n'est souvent pas belle quand elle a raison, alors que ses fautes la rendent douce et désirable.

Smetana l'a dit pour sa patrie à lui, la Bohême, de manière terriblement émouvante dans son poême "Ma vlast" "Ma patrie". A telle enseigne que le futur Etat d'Israël a repris ce thème musical pour en faire son hymne national sous le nom "Ha Tikva" l'Espoir, l'Espoir d'une Patrie.

Et puis j'ai appris récemment que les Nazis avaient gravé "Recht oder unrecht, mein Vaterland" au fronton du camp de concentration de Buchenwald.

Je ne dénie pas aux Allemands le droit de prendre le parti de leur patrie, mais je ne peux m'empêcher de me sentir soudain dépossédé de la charge émotionnelle que véhiculait ce cri du coeur. Comme si l'on pouvait encore affirmer que "Arbeit macht frei", le travail rend libre, après Auschwitz.


* alors que la phrase est réputée être originellement d'un grand marin Américain, Stephen Decatur, en 1820.