dimanche 29 mars 2015

Les enfants n'avaient pas de valeur au XVIIème siècle

Je suis tombé sur l'acte de naissance assez étonnant d'un petit Michel en 1639 en Savoie, à Megève :


Source: N-V2.04
Code commune: 74173
Commune: Megeve
Code dpt: 74
Département: Haute-Savoie

Acte: N
Date: 09/11/1639
Cote: MF 1144095
Libre: p. 232
Nom: GACHET
Prénoms: Michel
Sexe: M

Nom du père: GACHET
Prénoms du père: Gaspard
Nom de la mère: REGIS
Prénoms de la mère: Claudine
Commentaire mère: son épouse

Nom parrain: REGIS
Prénoms parrain: Michel
Commentaire parrain: parrain, procuration pour Jacques REGIS

Nom marraine:
GADDANT
Prénoms marraine: Jeanne
Commentaire marraine: marraine

Commentaire général: Rd Jean Louis CHARDON, Plebain de Megève acte rédigé en latin
N°d'enregistrement: 1666846



Il est quasi systématique à cette époque, qu'un enfant soit baptisé du prénom de son parrain (pour un garçon), et de celui de sa marraine pour une fille.
Le petit garçon est donc baptisé Michel, car c'est un certain Michel, le frère de la maman, qui officie comme parrain.
On est bien dans les habitudes du XVIIème siècle, mais c
'est un peu perturbant en un sens, de voir que les parents n'ont pas un désir singulier de prénom pour leur enfant nouveau-né, et recopient simplement ceux des parrains et marraines.
De toutes façons, le môme il a une chance sur 3 de ne pas voir arriver le printemps.

Mais là c'est le ponpon :

On notera que Michel le parrain agit "par procuration" pour son frère Jacques, le parrain nominal, initialement prévu avec le curé : Jacques a sans doute été empêché en dernière minute d'assister à la cérémonie, et a mandaté son frère.

Face à cet imprévu, les parents ne font ni d'une ni de deux.

Et voilà le nouveau-né qui aurait dû s'appeler Jacques, baptisé Michel, parce que la vache du Jacques (ou sa femme) a vêlé plus tôt que prévu.